31 Décembre 2012
Chacal, la fable de l'exil
les 20 et 21 mars à Confluences à Paris 20ème...
ITW de Tassadit Yacine-Titouh & du Metteur en Scène :
http://www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=11125
+ d'info sur le spectacle :
http://manifesterien.over-blog.com/pages/CHACAL_la_fable_de_lexil-6004182.html
« … ils disent que c'est qu'une histoire de sauvages, une histoire d'indigènes, une histoire d'exilés... d'immigrés comme vous dites maintenant... Je sais maintenant pourquoi c'qu'j'ai entendu était si triste... aujourd'hui plus personne sait où y va ; plus personne sait d'où y vient... comme si on vous avait dévoré le passé, et qu'on vous avait jeté que les restes... Nous les dominés, nous les femmes, nous les démunis de tous les pays, nous que l'on divise, nous que l'on fragmente, tant que que nous aurons la mémoire, nous serons là, nous aurons le pouvoir... »
Kabyles et Marseillais...
Avec Manifeste Rien, nous apprenons à parler notre langue. La chose parait évidente. Et pourtant le français que nous utilisons, s'est imposé par une brutalité sans borne au cours de l'histoire. Une brutalité froide et organisée qui effaça la mémoire des lieux annexés. Les autres langues ont disparu, ou presque… c'est sur ce « presque » qui n'a pas été balayé, que nous pouvons encore apprendre. L'accent, par exemple, est une résurgence des langues qui ont été interdites. Sa musicalité nous rappelle que quelque chose d'autre était là avant l'annexion. Une autre organisation culturelle, une autre organisation politique. Bien qu'en français donc, nous apprenons à parler notre langue, nous découvrons à chaque séance de travail un peu plus l'origine et l'originalité de notre discipline : le théâtre. Cet art que les rois et les bourgeois nous ont volés en l'éloignant de la vie, en l'enfermant dans des salles, en le figeant dans des auteurs. Un art que nous nous réapproprions, à chaque jour de travail, par des spectacle, des débats et des ateliers. Cet hiver nous vous proposons de découvrir les fonds méditerranéens, et non la seule surface dont le bleu sied si bien aux écrans plats des grandes messes culturelles auxquelles d'ailleurs nous participons, en vrai chacal que nous sommes... Nous donnerons ce mois de Mars les adaptations théâtrales des oeuvres de Tassadit Yacine-Titouh et de Alèssi Dell'Umbria, la kabyle et le marseillais qui nous ont permis d'apprendre un peu plus sur nous mêmes.
Du local à l'universel, histoire, anthropologie, cultures populaires... belle fin d'hiver à toutes et tous.