6 Octobre 2013
Tassadit Yacine-Titouh (Directrice d'études à l'EHESS à Paris) : Les fables sont des prétextes. Par exemple, la question de l'assimilation nous est offerte. Pour pouvoir manger les petits de la laie, les marcassins, le chacal va simuler qu'il est un enseignant. Ça, c'est au sens premier. Au sens second, cela veut dire que la mère vit dans la forêt parce qu'elle est considérée comme sauvage. Pour rentrer dans le monde de la culture, il faut que ses enfants meurent symboliquement. Et là, le rapport avec l'immigration est très fort : les parents qui sont associés au côté sauvage sont restés tel quel. Mais les enfants sont intégrés par une autre langue, par le fait qu'ils pensent autrement. Les populations d'immigrés ne viennent pas de nulle part, elles ont une histoire, toute une mémoire collective. Pour nous, c'était aussi une manière de travailler à cette mémoire-là et d'encourager à sa réactivation... (ITW parue dans Africultures, lors de la création du spectacle à la Cité Nationale de l'histoire de l'Immigration à Paris en 2012)
CHACAL LA FABLE DE L'EXIL
le jeudi 10 octobre à 21H au théâtre le Comoedia, Aubagne
Une mise en scène des fables kabyles
et de la mythologie berbère pour éclairer les chemins de l'exil...
Réservation : 04 42 18 19 88
Plus d'info sur le spectacle : CHACAL, la fable de l'exil
Extrait presse : « En début de soirée, la virtuose comédienne marseillaise, Virginie Aimone, mise en scène par Jeremy Beschon, interpréta l’œuvre « Chacal, la fable de l’exil ». Ce fut une magistrale restitution artistique de la mémoire amazighe dans toutes ses dimensions anthropologiques , sociales ,historiques et politiques ! De la « première mère du monde » ( Yemma-s n ddunit ) génitrice cosmogonique de l’amazighité jusqu’au combat féministe pour l’égalité de sexes, le glissement fut d’une grande fluidité , à l’image de la souplesse plastique de la comédienne ! La prestation de l’actrice fut un régal pour les yeux, une leçon d’art dramatique avec pour support un conte kabyle !
Bejaia- Algérie / le 4 Juin 2013 / Rachid Oulebsir