BARAQUE DE FOIRE
Baraque de Foire éclaire les luttes à mener dans nos sociétés modernes. Que ce soit à l'école, à la télé ou au travail, les injustices sont souvent masquées par une histoire méconnue (ou mensongère) et par les techniques du marketing et du management. La comédienne révèle avec humour les failles de ce système nous offrant une contre histoire contemporaine... +
Dans une poursuite de lumière, une madame loyale nous présente la cérémonie des Art and Business Award européen. Nous assistons au sacre du capitalisme et de l'art. Quoi de mieux que le mensonge du marketing pour travestir l'injustice et la violence de notre société ? Mais si certains acteurs (tels les élus et dirigeants d'entreprises) maîtrisent leur rôles à la perfection, il n'en est pas de même au quotidien, dans le monde « réel ». Là, les protagonistes résistent, abdiquent, s'affrontent, délirent aux fanfares de l'idéologie dominante. La valse de l'Etat et du libre marché s'accélère, et malheur à celui qui voudrait changer de tempo...
* Bibliographie en postface de la pièce aux éditions L'Atinoir
Avec le soutien de la ville de Marseille, du Conseil Général 13, du Centre National du Livre (bourse découverte théâtre), du théâtre de Lenche (Marseille) |
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contact & info : manifesterien@gmail.com
Retour Presse :
« Dans cette partie d'échec où l'on ne sait plus très bien qui est le roi adverse (sur un plateau parsemé de cubes noirs et blancs), Virginie Aimone tire son épingle du jeu avec talent. En un clin d'oeil et une variation de lumière, un effet de smoking et un sourire carnassier (troublante ressemblance avec le joker de Batman), elle endosse tous les rôles avec aisance, plus Madame Loyale que jamais ! »
Zibeline
« L’exercice est réussi et démontre l’utilité du travail de Jérémy Beschon et du collectif « Manifeste rien » Dans un paysage consensuel parfaitement insipide, le principal mérite de ce spectacle est de fournir les premières armes de la critique des nouveaux modes de fabrication du consentement dans une forme adaptée à un large public. » -
Courant Alternatif
« Tout sonne juste dans ces dialogues, par ce que Jérémy Beschon, les reprend du réel, jouant de leur composition mais point sur leur teneur. Il y a de l’authenticité dans les mots et les phrases de Baraque de Foire. On pense à Karl Kraus, pour cette inclusion dans l’œuvre de pans langagiers entiers du réel. Le théâtre prend dans ses filets les discours contemporains, il les tisse en une trame qui se resserre au fil du temps de la représentation .»
Lisez Jeunesse.
Baraque de Foire from Franck Vrahidès on Vimeo.
Extraits :
Scène 7
Manège entreprise.
Un recruteur (Martin) assis derrière son bureau. Une femme (Cindy) entre.
MARTIN : Bonjour Citoyenne…
Cindy traverse l’espace des détecteurs. Les détecteurs bipent à son passage. Le recruteur regarde alors l’écran de son ordinateur.
MARTIN : Bonjour Citoyenne Cindy !
CINDY : Bonjour citoyen Employeur.
MARTIN : Appelez moi Martin... Martin... vous savez moi, je ne suis qu’un employé du Groupe 4, comme vous-même peut-être dans quelques jours… Bien… alors.. comme vous le savez, le poste de… (il regarde son écran) le poste de Technicienne à la Maintenance du Réseau d'emploi du Groupe 4 est très prisé… Pensez-vous avoir les compétences nécessaires à ce poste ?
CINDY : Je suis disponible.
MARTIN rassuré : Bien très bien… mais pensez-vous vraiment avoir les compétences nécessaires à ce poste ?
CINDY : Je suis flexible.
MARTIN : Bien, très bien… Mais jusqu’où êtes-vous flexible ?
CINDY : Je suis flexible jusqu’aux os.
MARTIN : Bien, très bien… mais pensez-vous avoir les compétences nécessaires à ce poste ?
CINDY : Je sais me reconvertir.
MARTIN : Jusqu’où pouvez-vous vous reconvertir ?
CINDY : Je peux assumer toutes les fonctions de la maintenance du réseau. Je peux assumer toutes les fonctions parce que je sais m’adapter.
MARTIN : Bien, très bien… Mais pourquoi êtes-vous adaptable ?
CINDY : Je suis adaptable parce que je suis polyvalente.
L’EMPLOYEUR : Bien très bien… mais encore…
CINDY : Je suis polyvalente parce que je crois en la revalorisation des tâches.
MARTIN : Bien très bien…
CINDY Je crois en la revalorisation des tâches parce que je crois en la parole des
experts.
MARTIN : C'est beau Cindy... c'est beau...
CINDY : Je crois en la parole des experts parce que j’ai confiance en l’entreprise.
MARTIN : Jusqu’où va votre confiance ?
CINDY : Jusqu’à mon aptitude à exister.
MARTIN : Merci, Cindy. Nous vous rappellerons la semaine prochaine.