7 Avril 2014
"L’écrivain et la conscience commence avec les récriminations d’une mère à sa fille lorsqu’elle constate que son cœur est blessé. La fille confesse qu’elle s’est liée à un poète au cœur brulant. Puis le poète apparaît. La pièce est le dialogue intérieur de l’écrivain et des voix de la récrimination qui lui reprochent d’être un charlatan, de n’être pas compréhensible par le peuple, pour qui il avait pourtant choisi d’écrire. Virginie Aimone, comédienne à la présence magnétique, incarne seule ces différentes voix : elle module avec une grande amplitude son corps et sa voix pour interpréter tour à tour le poète et son détracteur. Tout est juste, chaque silence est significatif, chaque parole résonne durablement… Le poète anarchiste est malmené, accusé de n’être pas suffisamment consensuel et trop égoïste dans son aspiration à la liberté. Il répond en substance qu’il existe en tout homme, indépendamment de son appartenance à un groupe et de son désir de divertissement, une inquiétude et des questionnements, une solitude irréductible. C’est à ce soi réflexif que le poète s’adresse. Le collectif Manifeste Rien propose ainsi avec cette pièce une réflexion sur la place de l’écrivain dans la société et sur le rôle de la création littéraire. Écrit-on pour être lu ? L’écrivain doit-il forcément choisir entre engagement politique ou artistique ? Toute pratique artistique n'est-elle pas en elle-même un engagement ? À quel public la littérature engagée s’adresse-t-elle ? Pourquoi et pour qui un auteur écrit-il ?"
L'écrivain et la Conscience a été joué le 29 mars au téâtre de Lenche,
dans le cadre de la Biennale des écritures du réel...
+