Une comédie qui mêle théâtre burlesque, réalisme et fable déjantée… Un homme-mystère nous conte une genèse de l'humanité sur le pouvoir et la colonisation. À la forme allégorique de ce récit répondent les scènes de notre actualité matinée de racisme et de violence, mais également de désir et d'amour.
Trois comédiens jouent une kyrielle de personnages qui s'affrontent, se lient, se cassent, puisent dans leurs dernières forces pour toujours se réadapter aux nouvelles directives. Missions ou logiciels, afin de re-reconstruire, re-réparer. Mais jusqu’à quand ? Jusqu’à ce que mort s’en suive ?
La pièce offre une pure bouffée d'oxygène alors que l'air est partout vicié par un néo-libéralisme qui en « réorganisant » désorganise et interdit les travaux nécessaires à toutes et tous.
de Virginie Aimone
avec la collaboration de Jérémy Beschon
d'après La haine des fonctionnaires (éditions Amsterdam)
de Julie Gervais, Willy Pelletier et Claire Lemercier
La dramaturgie imbrique un conte humoristique sur notre genèse et les scènes de notre réalité quotidienne. A la maison, où les membres du foyer brisé s'aident, se cherchent et s'affrontent. Au travail, où l'on s’épuise pour faire tenir des services désorganisés par le haut... Des chefs intermédiaires appliquent les directives pour tirer leur épingle du jeu, et en fidèles et dociles soldats se font rouages d’un système qui les broie ; celles des directions et des managers, ils réorganisent, fusionnent, ils vont et viennent du public au privé. Ils s’allient même entre eux, s’épousent, puis s’éliminent. Et nous éliminent.
Sommes-nous réduits au chiffrage anonyme des dossiers ? Ou pouvons-nous encore être acteurs de nos luttes et nos vies ?
Texte : Virginie Aimone avec la collaboration de Jérémy Beschon
Metteurs en scène : Virginie Aimone et Jérémy Beschon
Comédiens : Virginie Aimone, Boris Bayard, Franck Vrahidès
Créateurs son : Franck Vrahidès et Tom Spectrum
Régisseur son : Tom Spectrum
Lumières : Jean-Louis Floro
Régie plateau : Cyrille Laurent & Jérôme Pastini
Durée : 1H15 / Spectacle tout public à partir de 13 ans
Un plateau nu, avec au lointain une blanche étendue, où les ombres dessinent la terrible cadence du monde... Il y a ceux d’en haut, qu’on ne connaît pas, qu’on ne voit pas. Ils marchent sur le monde de leurs pieds de géant aux chaussures acérées. Ils marchent sur nos vies comme sur des tapis que l’on peut changer au gré des modes.
Et parfois un personnage passe d’un monde à l’autre. Cela peut être une ascension dans le monde de l’ombre comme une descente dans le vivant patchwork aux couleurs de mille fils où l'on montre enfin son visage. Les décors changent avec le son ; c’est par la création sonore que nous pénétrons à l’hôpital, à l'église, ou bien encore au foyer brisé des familles. Ces sons quotidiens dont la perception et l’intensité sont transformés par l'intensité de nos émotions.
Les lumières sont également scénographiques, participant aux changements d'époque et de décor, mais elles racontent aussi le sous-texte des personnages, leurs intentions cachées, leurs états d'âme et leurs places dans la société. Il y a les personnages que nous connaissons : nos voisin.e.s, nos enseignant.e.s, nos infirmièr.e.s, nos parents, nos facteurs et nous-mêmes ; toutes et tous pleinement mis lumière oscillent entre joie brillante,”espoir teinté” ou profonde tristesse en clair-obscur.
Il s'agit de saisir le moment où tout s’effondre dans une vie en un claquement de doigt. Le moment qui colore la scène autour de l’éclat froid métallique du couperet, de l’épée de Damoclès…
Avec le soutien
Théâtre Toursky, Théâtre de l'oeuvre, Théâtre des Chartreux
La Distillerie Aubagne, lieu de création théâtrale
UFSE et FDSP CGT
l'association Coudes à Coudes
Les agents du service public, soumis désormais à des contraintes de rentabilité, peinent à servir leurs missions d’intérêt général. Avec humour, tendresse et poésie, cette pièce montre leurs intimités au plus près de l’accomplissement de leurs tâches. Rendre nos quotidiens possibles malgré les accidents de la vie afin que tous nous continuions à œuvrer au bon fonctionnement de notre société. `
En partant d’idées reçues, de scènes de la vie quotidienne et de stéréotypes, cette pièce dévoile les réalités vécues par les soignants, les agents de ménage, les ouvriers des voiries, les secrétaires de mairie, les vaguemestres, les enseignants et bien d’autres...
Le dénigrement des fonctionnaires n’est-il pas un prétexte à une détérioration accélérée ? Qui veut la peau du service public et pourquoi ? On entre à l’hôpital au côté des soignants, dans la mairie aux côtés des secrétaires et vaguemestres mais aussi du maire et de la responsable du service à la population. Tous subissent la pression de la politique du chiffre. Alors on se faufile plus haut, dans les cabinets de conseils, et les clubs des élites dont les décisions peuvent changer le cours de nos vies du jour au lendemain. Si seul le chiffre commande, alors la solidarité et la démocratie deviennent des freins.
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