28 Avril 2025
Si la rafle du Vél d'Hiv à Paris résonne dans la mémoire collective (13 000 personnes), celles de Marseille (25 000 la nuit du 24 janvier) cherchent encore leur juste écho.
Hiver 1943 : les Allemands et la police française raflent les quartiers de l'Opéra et du Vieux Port, vident le quartier de St Jean de ses habitants, avant de dynamiter le berceau historique de la ville... Comment Marseille, durant la deuxième guerre mondiale, put-elle ainsi devenir le lieu tragique où coïncida un acte de guerre et un projet d'administration municipale ? Comment une société glisse-t-elle d'un semblant de démocratie à la dévastation du fascisme ?
La pièce analyse avec humour et poésie les liens entre le racisme et l'urbanisme en suivant une famille juive algérienne qui s'installe à Marseille dans l'entre deux guerres. La fille aînée Imma, alors âgée d'une vingtaine en 1943, survit au camp d'extermination de Pologne, et revient habiter non loin du quartier rasé, rue de la République. Un appartement dont on l'expulse à nouveau, à la fin de sa vie, lors des dites rénovations urbaines...
Les Rafles, d'un siècle à l'autre
vendredi 16 mai à l'Affranchi (Marseille 11ème)
14H scolaire / 19h tout public
tarif : 10 euros / Réservation : manifesterien@gmail.com
La comédienne est prise dans un dispositif de son et de lumière qui l'enserre, l'expulse et la libère. Mais elle est également elle-même « le dispositif » de certaines scènes, jouant les mouvements de foule, l’affrètement de bus et de tramways pour la gare d'Arenc. Elle joue avec la délicatesse et la générosité qui lui sont propres, les différents personnages d'une universelle tragédie.
Texte : Jérémy Beschon avec la collaboration de Virginie Aimone
et de Pascal Luongo (avocat au barreau de Marseille
et du collectif St Jean 24 janvier 1943)
Mise en scène : Jérémy Beschon / Comédienne : Virginie Aimone
Création lumière : Cyrille Laurent
Création sonore : Franck Vrahidès et Tom Spectrum
Régie son : Tom Spectrum / Documentation : Vanessa Pedrotti
Ateliers de médiation : Vanessa Pedrotti et Pauline Bernard
« Virginie Aimone est capable d’endosser une multitude d’identités. Sa capacité et sa flexibilité pour soudainement switcher sont sidérantes : ses transitions sont limpides, elle incarne superbement les tragicomédies de plusieurs personnage » – La Marseillaise
« Manifeste Rien apporte un éclairage glaçant sur les mécanismes qui régissent l’aménagement des territoires. » - Zébuline
« Les Rafles d’un siècle à l’autre et les voix anonymes qu’il convoque en devenait très émouvant sans pour autant perdre sa force de dénonciation. C’est du théâtre d’éducation populaire, souple, rapide, affuté comme l'époustouflante comédienne qui « tient » véritablement la salle… » - Ventilo
Photo : Eric Brunel (The Chartreux)